Job 29
Vendredi 1er décembre 2006 //
Job
Job chapitre 29
- Job prit de nouveau la parole sous forme sentencieuse et dit :
- Oh ! que ne puis-je être comme aux mois du passé, Comme aux jours où Dieu me gardait,
- Quand sa lampe brillait sur ma tête, Et que sa lumière me guidait dans les ténèbres !
- Que ne suis-je comme aux jours de ma vigueur, Où Dieu veillait en ami sur ma tente,
- Quand le Tout Puissant était encore avec moi, Et que mes enfants m’entouraient ;
- Quand mes pieds se baignaient dans la crème Et que le rocher répandait près de moi des ruisseaux d’huile !
- Si je sortais pour aller à la porte de la ville, Et si je me faisais préparer un siège dans la place,
- Les jeunes gens se retiraient à mon approche, Les vieillards se levaient et se tenaient debout.
- Les princes arrêtaient leurs discours, Et mettaient la main sur leur bouche ;
- La voix des chefs se taisait, Et leur langue s’attachait à leur palais.
- L’oreille qui m’entendait me disait heureux, L’œil qui me voyait me rendait témoignage ;
- Car je sauvais le pauvre qui implorait du secours, Et l’orphelin qui manquait d’appui.
- La bénédiction du malheureux venait sur moi ; Je remplissais de joie le cœur de la veuve.
- Je me revêtais de la justice et je lui servais de vêtement, J’avais ma droiture pour manteau et pour turban.
- J’étais l’œil de l’aveugle Et le pied du boiteux.
- J’étais le père des misérables, J’examinais la cause de l’inconnu ;
- Je brisais la mâchoire de l’injuste, Et j’arrachais de ses dents la proie.
- Alors je disais : Je mourrai dans mon nid, Mes jours seront abondants comme le sable ;
- L’eau pénétrera dans mes racines, La rosée passera la nuit sur mes branches ;
- Ma gloire reverdira sans cesse, Et mon arc rajeunira dans ma main.
- On m’écoutait et l’on restait dans l’attente, On gardait le silence devant mes conseils.
- Après mes discours, nul ne répliquait, Et ma parole était pour tous une bienfaisante rosée ;
- Ils comptaient sur moi comme sur la pluie, Ils ouvraient la bouche comme pour une pluie du printemps.
- Je leur souriais quand ils perdaient courage, Et l’on ne pouvait chasser la sérénité de mon front.
- J’aimais à aller vers eux, et je m’asseyais à leur tête ; J’étais comme un roi au milieu d’une troupe, Comme un consolateur auprès des affligés.