Pourquoi, ô Eternel, nous fais-tu errer loin de tes voies, Et endurcis-tu notre cœur contre ta crainte ? Reviens, pour l’amour de tes serviteurs, Des tribus de ton héritage !
Esaïe chapitre 63, verset 17
Ces mots sont terribles ! L’argument qu’ils proposent à notre attention nous amène à réfléchir sur quelques tristes vérités.
« Seigneur, pourquoi nous fais-tu errer loin de tes voies, et endurcis-tu notre cœur contre ta crainte ? »
Si nous ne réussissons pas à répondre justement à cette grande interrogation, nous serons détruits pour toujours.
Nous observons que c’est la vraie Église qui élève à Dieu cette lamentation. Les fils de Dieu, sûrs des privilèges qui dérivaient de leur adoration, s’était exclamé :
Tu es cependant notre père, Car Abraham ne nous connaît pas, Et Israël ignore qui nous sommes ; C’est toi, Eternel, qui es notre père, Qui, dès l’éternité, t’appelles notre sauveur.
Esaïe chapitre 63, verset 16
Une telle confession démontre que la foi soutient l’âme en lui donnant une certitude intérieure et en lui faisant goûter à la communion avec Dieu même quand elle est privée de toute aide et soutien visibles.
Eux-mêmes décrivent leur propre condition spirituelle en déclarant être « devenu comme l’homme impur » (Esaïe chapitre 64 verset 6) et reconnaissant que leur sainteté se flétrissait « comme des feuilles. »
Et pourtant, comme nous l’avons indiqué, la vraie foi maintient également le sens de la communion avec Dieu et c’est pour ceci que l’église exprime avec certitude :
Tu es cependant notre père, Car Abraham ne nous connaît pas, Et Israël ignore qui nous sommes ; C’est toi, Eternel, qui es notre père, Qui, dès l’éternité, t’appelles notre sauveur.
Esaïe chapitre 63, verset 16
Je suis persuadé que quelques-uns d’entre vous connaissez l’expérience dont je suis en train de parler et que, lorsque notre foi est privée d’un soutien visible, nous restons également lié à Dieu.
Même quand notre aimé Seigneur Jésus-Christ crie :
Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
Matthieu chapitre 27, verset 46
il pouvait crier au Père en l’appelant Mon Dieu ! Le texte nous montre que ceci était précisément la situation dans laquelle se trouvait l’église du Seigneur au temps du prophète Ésaïe.
Si, face aux événements d’aujourd’hui, Dieu nous aide à avoir une même foi, nous aurons un fondement sûr sur lequel rester ferme.
Maintenant, je voudrais considérer brièvement avec vous la condition de l’Église de ce temps. Elle était opprimée mais aussi elle était convaincue de péché.
Arrêtons-nous pour quelques instants sur la première de ces deux réalités. Dans le verset qui suit notre texte, nous lisons que le peuple se lamentait parce que « les ennemis ont foulé aux pieds » le sanctuaire de Dieu.
Ton peuple saint n’a possédé le pays que peu de temps ; Nos ennemis ont foulé ton sanctuaire.
Esaïe chapitre 63, verset 18
Malgré le fait qu’ils soient gravement oppressés par l’ennemi, ce qui primait le plus pour les croyants concernait l’état du sanctuaire du Seigneur.
Frères, ce serait aussi une très bonne chose si nous aussi, nous trouvant dans un état de persécution et d’oppression, nous étions préoccupés et intéressés avant toute autre chose par l’état du temple de Dieu !
En second lieu, nous considérons leur conviction de péché. Cette prière, qui continue jusqu’à la fin du chapitre suivant, manifeste l’intensité et la profondeur d’une telle conviction. Nous lisons quelques mots très significatifs à propos de ceci :
6 Nous sommes tous comme des impurs, Et toute notre justice est comme un vêtement souillé ; Nous sommes tous flétris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le vent.
7 Il n’y a personne qui invoque ton nom, Qui se réveille pour s’attacher à toi : Aussi nous as-tu caché ta face, Et nous laisses-tu périr par l’effet de nos crimes.
Esaïe chapitre 64, versets 6 et 7
Supposons que nous nous trouvions dans cette condition d’oppression et de conviction de péché : Comment réagirions-nous ? Que ferions-nous ?
Ce passage nous montre que les vrais croyants s’interrogent sur le chagrin du Seigneur, lequel se manifeste à travers quelques jugements de nature spirituelle. Ceci est ce qui, dans un état d’oppression et de conscience de son péché, intéresse l’église du temps du prophète Esaïe.
Mes frères, si j’ai compris quelque chose de la condition de mon âme, de la votre et de celle de la majorité des églises de Dieu dans le monde, je crois que le Seigneur nous appelle nous aussi à nous intéresser à son chagrin et à ce qui l’a provoqué.
Considérons attentivement ces jugements qui se sont abattus sur nous à cause d’un tel chagrin. Nous demandons, nous aussi, à Dieu avec un cœur rompu : « Seigneur, pourquoi nous fais-tu errer loin de tes voies et rends-tu dur notre cœur parce qu’on ne te craint pas ? »
- Je voudrais considérer avec vous ce que signifie « errer loin » des voies du Seigneur.
- Deuxièmement, que devons-nous entendre quand on affirme que Dieu « rend dur » notre cœur ?
- En outre, je voudrais aussi que nous comprenions de quelle façon Dieu endurcit les cœurs des croyants.
- Quatrièmement, nous observerons quelles sont les raisons pour lesquelles se vérifient ces choses.
- Finalement, nous verrons quelle est la voie de sortie que Dieu a préparée afin que nous surmontions cette épreuve.
L’expression « tes voies » peut indiquer ce que Dieu accomplit dans notre vie, ou bien ce que nous, selon la volonté du Seigneur, nous devons accomplir envers lui.
Dans le premier cas, nous sommes en train de parler des voies de la divine providence, dans la seconde de l’obéissance et de la sainteté qui nous sont demandées. Il existe pour nous la possibilité d’errer loin des voies du Seigneur dans les deux cas.
Dans l’épître aux Hébreux, en parlant d’une certaine génération, Dieu dit :
Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis : Ils ont toujours un cœur qui s’égare. Ils n’ont pas connu mes voies.
Hébreux chapitre 3,
verset 10
Je pense qu’il est fait allusion au fait que ces personnes n’étaient pas capables d’entendre ni les œuvres que le Seigneur accomplit dans leur vie ni la signification qu’elles avaient en rapport à sa volonté.
Notre texte, par contre, parle des chemins que Dieu a préparés afin que nous cheminions avec lui. Donc, nous pouvons nous éloigner de lui de deux façons : intérieurement, quand la vie spirituelle qui est en nous chute et se flétrit comme une feuille, et extérieurement, à savoir quand il y a moins de pratique de la piété et de la sainteté de vie en obéissance à l’appel que Dieu nous a adressé.
Habituellement, ces expériences spirituelles sont étroitement liées l’une à l’autre, mais je pense que le sens de notre texte doit se référer, en le considérant à la lumière de son contexte immédiate, au fait de s’éloigner des voies du Seigneur sur le plan intérieur.
Quand, dans un tel cas, l’expression sous entend la faiblesse et l’inaptitude de notre cœur qui, le plus souvent, se manifeste aussi avec l’absence d’une vie vécue saintement.
L’endurcissement du cœur peut être total ou partiel. L’endurcissement est absolu quand advient ce qui est décrit avec les mots d’Esaïe :
Rends insensible le cœur de ce peuple, Endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux, Pour qu’il ne voie point de ses yeux, n’entende point de ses oreilles, Ne comprenne point de son cœur, Ne se convertisse point et ne soit point guéri.
Esaïe chapitre 6, verset 10
Un endurcissement de ce type est celui qu’on vérifie quand les juifs rejettent le Christ. Celui que confesse l’église en Esaïe chapitre 63 verset 17 est d’une autre nature.
En fait, qui est abandonné à une telle insensibilité extrême ne pourra jamais s’humilier de cette façon et ne réussira même pas à supplier Dieu avec sincérité.
Remercions le Seigneur qui nous protège d’une aussi tragique expérience.
L’endurcissement partiel est, par contre, celui qui est mentionné par l’auteur de l’épître aux Hébreux quand il écrit :
Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché.
Hébreux chapitre 3, verset 13
C’est à la lumière de ce que nous avons dit jusqu’ici que nous devons entendre les mots d’Esaïe quand il affirme que Dieu « rend dur » notre cœur.
a) Dieu endurcit notre cœur en ne faisant rien pour éviter que cette tragique expérience se vérifie dans notre vie. Quand Ezéchiel parlait de ce qui arrivait aux faux prophètes, il explique que c’est le Seigneur qui les a « séduits »
Si le prophète se laisse séduire, s’il prononce une parole, c’est moi, l’Eternel, qui aurai séduit ce prophète ; j’étendrai ma main contre lui, et je le détruirai du milieu de mon peuple d’Israël.
Ezéchiel chapitre 14, verset 9
Mais de quelle façon Dieu opère-t-il une telle séduction ?
Il les abandonne à eux-mêmes et il les laisse guider par les pensées trompeuses de leur propre cœur. Par conséquent, le Seigneur rend dur notre cœur en l’éloignant de ses chemins en ne faisant rien pour préserver en nous l’humilité et la sensibilité spirituelle.
b) L’endurcissement du cœur peut aussi être la conséquence de la justice de Dieu. Ceci est l’endurcissement total dont nous avons déjà parlé. Le Seigneur, de nombreuses fois, manifeste ses jugements de manière très évidente. Cela se vérifie, par exemple, quand il envoie des calamités naturelles comme les incendies qui détruisirent nos villes ou bien les inondations.
Pendant que ces jugements peuvent être observés par tous, il y en a d’autres qui, par leur nature, sont remarqués seulement par qui est attentif aux circonstances qui regardent les choses spirituelles.
Cela est clair si nous prêtons attention à la nature de tels jugements.
En premier lieu, Dieu endurcit spirituellement le cœur de quelqu’un quand il l’abandonne à sa propre convoitise. En parlant de qui a subi cette condamnation, Paul dit :
C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs cœurs, en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps ;
Même ceci, si nous réfléchissons avec attention, est une manifestation évidente de la colère de Dieu : il prive l’homme de tout remords de conscience et de toute honte : il refoule tous les obstacles et les empêchements afin qu’ils suivent leur concupiscence.
En second lieu, Dieu endurcit spirituellement le cœur de quelqu’un quand il l’abandonne « entre les mains de Satan » afin qu’il soit aveuglé. Le diable, en fait, est le prince de ce monde qui « aveugle l’intelligence » des hommes (2 Corinthiens chapitre 4 verset 4).
Aujourd’hui, l’adversaire réussit à rejoindre son objectif en influençant les faux prophètes avec un esprit menteur. Ceux qui crient « paix, paix » quand le Seigneur n’a pas prononcé ces mots (Jérémie 6 ; 14). Nous pensons au roi Achab, quand il voulut reconquérir Ramot de Galaad. Ce roi idolâtre, qui à la demande du roi Josaphat fit consulter ses prophètes, fut trompé et séduit par leurs mots (1 Rois chapitre 22), de telle façon que dans une telle occasion Satan fut un esprit de mensonge dans la bouche des faux prophètes.
Aujourd’hui aussi, Dieu est visiblement à l’œuvre dans le monde en endurcissant le cœur des hommes de cette façon. Les esprits de mensonge parlent à travers la bouche des faux prophètes qui promettent prospérité et paix aux pécheurs de tout type : alors que le Seigneur n’a pas prononcé ses mots !
En troisième lieu, Dieu endurcit le cœur de l’homme en lui concédant, dans sa souveraine providence, des opportunités pour satisfaire sa convoitise. Ceci est une des manifestations les plus terribles de sa divine providence !
Enfin, Dieu abandonne les hommes « en les livrant à leur sens réprouvé » (Romains chapitre 1 verset 28), c’est-à-dire un esprit qui n’a pas la capacité de discerner et de vouloir une quelconque chose qui soit vraiment bonne.
Nous essayons de proposer à l’homme ces choses qui l’enrichiraient vraiment, et nous découvrons que son esprit est incapable d’entendre et de vouloir de telles choses.
Nous le pensions bien ; le monde est plein de l’évidence de cette justice de Dieu !
c) Dieu endurcit notre cœur en nous éloignant de ses chemins, en nous privant, à cause de notre péché, de l’influence et de la présence de Son Esprit qui en priorité nous a préservés et guidés. Ceci est précisément le cas dont parle notre texte. Le Seigneur a retiré son Esprit à cause de la provocation des croyants, qui maintenant sont privés des bénéfices et des grâces jouies en priorité.
Après ce que nous avons considéré, nous nous concentrerons sur les observations suivantes.
Même les vrais croyants peuvent s’éloigner pour un certain temps des chemins du Seigneur et avoir un cœur partiellement endurci. Dans la vie des fils de Dieu on peut vérifier une déchéance de la grâce divine capable de produire ce type d’endurcissement qui, à son tour, porte l’individu à ne pas comprendre où il se trouve, ce qu’il est en train de faire, ce qui lui arrive et même comment il doit se comporter pour réussir à résoudre ces problèmes spirituels.
L’unique chose à faire dans un moment pareil est de crier : « Seigneur, pourquoi nous fais-tu errer loin de tes voies, et endurcis-tu notre cœur contre ta crainte ? »
Nous observons, en outre, que Dieu lui-même, dans ces moments, étend la main de sa justice en provoquant ces choses qui s’abattent sur le croyant.
La troisième observation est qu’une telle condition est la plus déplorable que l’église puisse expérimenter. Dans de pareilles circonstances deux choses arrivent : avant tout, toute manifestation visibles et évidentes de l’amour de Dieu disparaît et, en second lieu, nous nous trouvons inévitablement dans une situation de souffrance et de tourment.
Après avoir parlé de l’endurcissement du cœur, nous affrontons maintenant l’argument de la crainte du Seigneur. La crainte du Seigneur peut être considérée en relation avec le péché quand elle s’exprime dans la précaution et dans l’humilité du croyant, ou bien dans son lien avec les jugements de Dieu quand elle se manifeste à travers la révérence, la sagesse et la diligence.
La crainte du Seigneur concerne aussi le sens du devoir, et ainsi porte l’âme à l’obéissance et à la vigilance. Maintenant, au cas où ces attitudes sont absentes, nous sommes face à un endurcissement partiel du cœur. En fait, l’endurcissement dont parle Esaïe consiste précisément dans l’absence de la crainte du Seigneur.
Comme une accusation provoque l’inquiétude et la condamnation suscite la terreur, de même la crainte du Seigneur produit une forte sensibilité envers tout ce qui est immoral.
a) Quand notre cœur est partiellement endurci, il est incapable d’assumer les dispositions dont nous avons besoin. Ceci signifie que le juste sens de nos erreurs occultes est absent. Dans le livre des Psaumes, nous lisons cette prière :
Qui connaît ses fautes involontaires ? Pardonne-moi ce qui m’est caché. Préserve aussi ton serviteur des présomptueux ; Qu’ils ne dominent pas sur moi ! Alors je serai intègre, innocent de péché grave.
Dans ces deux lignes est décrite la vie du croyant. Il ne peut y avoir pour nous aucune sécurité si, en plus d’être retenus par des péchés volontaires, nous ne sommes pas aussi purifiés de ceux qui sont occultes ou secrets. Pour nous, il est facile de nous rendre compte que si nous tombons dans « de grandes transgressions » nous serons très abîmés, mais nous devons savoir que nous courons le même danger si, en outre, nous ne venons pas nous purifier de ces péchés qui, généralement, ne sont pas considérés comme évident. Pour autant, nous devons absolument posséder une juste sensibilité dans notre confrontation avec nos péchés occultes.
Quelqu’un pourrait se demander quelles sont ces erreurs « occultes ».
Avant tout, les vaines contemplations de l’esprit. L’Esprit Saint atteste que le cœur de l’homme conçoit « seulement des desseins malveillants en tout temps » (Genèse chapitre 6 verset 5)
Si nous ne possédons pas cette conviction sur nous-mêmes et sur nos pensées, cela signifie que Dieu a endurci notre cœur. Certainement, les projets de nos pensées sont occultes pour tout être vivant, excepté pour le vrai Dieu vivant ! Les péchés obscurs sont, en outre, les soifs et les intentions corrompues que notre convoitise conçoit. En fait, les vaines contemplations de l’esprit deviennent, à cause de le la convoitise, des désirs malveillants
Si nous sommes indulgents dans notre confrontation avec ces choses il adviendra que, tant les vaines contemplations de l’esprit que les désirs corrompus du cœur se fassent tellement pressants et persistants que, à la fin, notre esprit ne pourra plus les repousser.
Il sera de cette façon mortifié, privé de la vitalité spirituelle et rendu charnel et aimant du monde au lieu de Dieu, en devenant indifférent.
Frères, ces choses sont vraies et réelles dans nos vies à cause de notre très grave négligence !
Réfléchissons : possédons-nous cette sensibilité dans notre confrontation avec nos péchés obscurs ? Ou alors vivons-nous tranquillement et sans troubles, pendant que toute cette corruption demeure en nous ?
Si cela est ainsi, alors notre cœur est endurci ! Alors la crainte du Seigneur n’est plus en nous !
Dans ces moments, quand notre esprit est accablé par de vaines contemplations, par la convoitise et l’apathie spirituelle, nous sommes incapables de ressentir la plus petite préoccupation et tristesse par rapport à ce qui advient !
b) L’endurcissement du cœur qui nous prive de la crainte de Dieu produit, en outre, l’incapacité de comprendre quand notre chemin spirituel suit un cours irrégulier.
Bien qu’il existe une façon de vivre la vie chrétienne qui plait au monde et que les croyants nominaux approuvent avec conviction, si un individu se comporte honnêtement selon la Parole de Dieu il verra que cette façon de se conduire n’est pas approuvée par le Seigneur et que, alors, c’est une abomination à ses yeux. Nous sommes appelés à cheminer prudemment avec Dieu en nous soumettant à ses commandements.
En fait, l’apôtre Paul nous exhorte en écrivant :
Veillez donc avec soin sur votre conduite, non comme des fous, mais comme des sages ;
Si nous pensons que personne au monde ne peut nous condamner et que nous nous convainquons que notre conduite entre dans les limites de ce qui est licite et si, en nous confrontant avec la justice révélée à travers la loi de Dieu, nous ne nous sentons pas ratés et humiliés, alors cela signifie que notre cœur est endurci à un tel point que nous ne craignons plus le Seigneur !
En fait, si nous ne marchons pas avec la crainte du Seigneur dans le cœur, nous n’aurons pas cette grande confiance en nous-mêmes.
Alors, soyons méfiants ! La plupart de ceux qui se sentent plus confiants et tranquilles, en réalité sont tellement endurcis qu’ils ne réussissent plus à se rendre compte de combien est irrégulier leur cheminement avec Dieu.
Qui d’entre nous, frères, peut soutenir que sa conduite est digne de celui qui nous a tournés vers une sainte vocation ?
Hélas, notre comportement n’est pas digne de nous-mêmes et de notre confession de foi : comment peut-elle l’être de Dieu ?
c) L’endurcissement partiel dont nous avons parlé se révèle dans notre manque de sensibilité face aux péchés évidents. Je ne suis pas en train de faire référence à ces transgressions grossières que les autres peuvent reconnaître mais plutôt à ces moments quand en nous-mêmes nous savons bien que nous avons péché et offensé la sainteté de Dieu. Quand adviennent ces choses, notre culpabilité est très grande parce que nous péchons contre la connaissance de la vérité en allant contre l’engagement de rester vigilant et contre notre promesse de fidélité. Ces transgressions sont celles qui dans le psaume 119 sont définies comme « péchés volontaires. »
Rappelons-nous : les erreurs les plus graves réclament des condoléances majeures et une profonde humiliation !
Chères frères, je crains que trop souvent nous passions au dessus des péchés de ce genre avec une superficialité excessive, en allant de cette façon contre les privilèges du pacte de grâce. Quand nous nous négligeons ainsi, nous étouffons notre conscience avec un aveu peu sincère.
En outre, nous ne portons pas avec humilité et contrition chacun de nos péchés connus aux pieds de celui qui peut nous purifier avec son sang précieux. Si notre cœur craint le Seigneur nous ne serons pas capables de rester indifférents même face à ce type de péché qui, humainement, est estimé comme très insignifiant ! Si en nous il y a une crainte de Dieu, nous ne pourrons laisser passer la moindre iniquité sans avoir fait avant de telle façon à ce que le sang de l’Agneau nous ait lavé « de tout péché » ! Si telle n’est pas notre condition, alors nous avons un cœur endurci et incapable de craindre le Seigneur !
d) Enfin, l’absence de la crainte de Dieu se révélera dans le manque de sensibilité envers le péché d’autrui. Quand quelqu’un ne commettrait pas de transgression grave mais approuve celle d’autrui, cela signifie qu’il a un cœur endurci. Nous ne devons pas supporter quotidiennement la manifestation de la méchanceté des chrétiens nominaux, du monde, des nations et de tous les êtres humains. C’est pourquoi, à nous, est confiée la grande responsabilité de considérer le péché de qui est autour de nous avec une juste disposition de cœur et de le reprendre comme il faut. Et pourtant, souvent nous sommes tellement indifférents en ce qui concerne le péché des hommes ! Nous ne connaissons pas du tout l’expérience du psalmiste qui disait :
Mes yeux répandent des torrents d’eaux, Parce qu’on n’observe pas ta loi.
Il me semble qu’il y a peu de personnes qui peuvent faire sincèrement cette confession ; et pourtant,
Le Seigneur, l’Éternel des armées, (vous) a appelés en ce jour A pleurer et à vous lamenter, A vous raser (la tête) et à ceindre le sac, Et voici de la gaieté et de la joie ! On tue le gros bétail et l’on égorge le petit. On mange de la viande et l’on boit du vin : Mangeons et buvons, car demain nous mourrons !
Le Seigneur doit nous aider parce que nous sommes vraiment trop peu sensibles envers le péché d’autrui. Ce manque de notre part est causé par l’absence de zèle pour la gloire de Dieu et de l’inconsistance de notre amour envers notre prochain qui, s’il fut comme il devrait être, nous contraindrait à nous intéresser à la misérable condition des hommes. Malheureusement, le péché du monde est considéré comme « normal. » Nous ne nous déchirons pas les vêtements quand nous entendons blasphémer le nom du Seigneur et nous restons impassibles face au sang versé, à l’impureté, à l’injustice et à la mondanité. Nous nous sommes habitués à cohabiter avec les diverses formes que prend le péché et aucun d’entre nous n’est perturbé par ce qui arrive ! Ceci n’est pas être sous la puissance de la crainte de Dieu ! En réalité, nous nous sommes partiellement endurcis, de telle façon que la crainte de Dieu ne règne pas dans nos cœurs.
Pourquoi Dieu agit-il de cette façon par rapport à son peuple ? Quelles sont les raisons qui poussent le Seigneur à nous abandonner à nous-mêmes et au pouvoir de notre corruption ? Nous ne devons pas tomber seulement dans l’erreur de penser que Dieu soit l’auteur du péché et nous ne devons pas non plus excuser la gravité de notre iniquité. Pourquoi, donc, le Dieu saint nous traite-t-il de cette façon ?
Demandons-nous : Quelles sont les choses qui ont provoqué Dieu ?
a) Avant tout, le manque de gratitude pour sa miséricorde.
Dans le même chapitre où se trouve le passage que nous sommes en train de méditer, il est écrit :
Il avait dit : Certainement ils sont mon peuple, Des fils sans fausseté ! Et il a été pour eux un sauveur. Dans toutes leurs détresses — Qui étaient pour lui (aussi) une détresse — L’ange qui est devant sa face les a sauvés ; Dans son amour et sa miséricorde, Il les a lui-même rachetés, Il les a soutenus et portés, Tous les jours d’autrefois. Mais ils ont été rebelles, Ils ont attristé son Esprit-Saint ; Et il se changea pour eux en ennemi, C’est lui qui a combattu contre eux.
Donc, Dieu lui-même devient notre ennemi, pourquoi ? Parce que, malgré sa grâce et sa miséricorde, nous nous sommes rebellés contre Son Esprit et nous sommes ingrats ! C’est pourquoi il s’est retourné contre nous ! Je vous en supplie, frères, examinons-nous nous-mêmes et demandons-nous si nous ne sommes pas ingrats malgré les innombrables manifestations de la bienveillance de Dieu, qu’elles soient spirituelles ou matérielles.
Peut-être le Seigneur est-il en train de combattre contre nous ?
b) En outre, Dieu agit de cette façon en confrontation avec nous parce que nous sommes trop liés au monde et aux choses de ce monde (1 Jean chapitre 2 versets 15 à 17). Il se peut que Dieu ne se soit pas mis en colère autant contre nous à une époque passée. Ne voyons-nous pas avec nos yeux et n’entendons-nous pas avec nos oreilles que le temps est venu où le Seigneur consumera les choses d’ici bas ?
Rappelons-nous des paroles de l’apôtre :
C’est pourquoi, en ces temps, nous ne devons pas être attachés excessivement aux choses de ce monde parce que cela susciterait la colère de Dieu. Je peux me tromper, mais je dois vous dire ce qui pèse sur mon cœur : je ne peux faire autrement que penser que, si nous ne sommes pas complètement consacrés au service de l’œuvre de Dieu, chacun d’entre nous sera surpris par les terribles conséquences dérivant du fait que Dieu combattra contre nous !
c) La troisième raison est notre réponse insuffisante et improductive aux instruments de Grâce. Oh, comme notre cœur est un désert ! Combien de fois il a été baigné par la pluie et n’a produit rien de bon ! Cette congrégation, malgré le fait qu’elle peut se vanter d’avoir goûté au ministère de tel prédicateur et de tel autre pasteur, n’est pas exemptée de cette justice. Si nous ne savons pas profiter des occasions, un jour nous regretterons le fait que parmi nous n’a été envoyé aucun de ceux qui ont reçu des talents remarquables ! Combien de fois nous déprécions ce que le Seigneur utilise pour nous édifier en préférant, dans ce cas, suivre les désirs de notre cœur corrompu !
d) Demandons-nous aussi : quels sont les buts que Dieu se fixe en agissant de cette façon ? Nous avons dressé la liste de ces causes qui ont poussé Dieu à nous traiter ainsi, mais quels sont les objectifs qu’il veut que nous rejoignions ?
Elles sont au nombre de deux.
En premier lieu, il veut nous amener à être conscients du fait que nous sommes en face d’un Dieu omniscient. Quand nous nous conduisons de telle façon à plaire à nous-mêmes, aux autres et au monde, le Seigneur veut nous faire savoir qu’il connaît nos sentiments et que cela ne lui plait pas. Aussi si nous faisons « oreille de marchand », il retirera pareillement Son Esprit en nous privant de sa présence pour nous contraindre à nous demander quel est le motif pour lequel nous agissons ainsi.
En second lieu, Dieu a pour but de nous réveiller. Si, en notre cœur, est présente une miette de grâce divine, alors ce jugement spirituel provoquera un vrai réveil. En fait, ce qui peut produire en nous ce type de jugement, ce n’est ni la tempête, ni la pauvreté et même pas l’épée ! J’espère que Dieu est en train de compléter cette œuvre en nous, de telle façon que nous pouvons retourner à Lui de tout notre cœur et être réveillés.
Avant tout, nous sommes appelés à prier : « Reviens, pour l’amour de tes serviteurs. »
A quoi pouvons-nous être appelés afin que Dieu exauce notre requête ?
a) Nous pouvons nous fier à l’infinie miséricorde de Dieu. En fait, lisons d’abord quelques versets :
Regarde du ciel, et vois De ta demeure sainte et splendide : Où sont ta jalousie et ta vaillance ? Le frémissement de tes entrailles Et tes compassions se refusent à moi.
Frères, faisons appel à la compassion du Seigneur ! Supplions Dieu pour que sa miséricorde vienne sur nous ! Prions pour qu’il ait encore une fois pitié de nous ! Demandons-lui de nous faire entendre encore « le frémissement de ses entrailles » !
b) En outre, nous pouvons nous cramponner à la fidélité de Dieu envers le pacte de Grâce que lui-même a établi :
C’est toi, cependant, qui est notre Père, Ce n’est pas Abraham qui nous a connus, Ce n’est pas Israël qui nous a distingués ; C’est toi, Éternel, qui es notre Père, Qui, dès l’éternité, t’appelles notre rédempteur.
Ceci est ce que nous pouvons et devons nous rappeler afin que Dieu revienne et nous rétablisse. Nous supplions le Seigneur jour et nuit afin que nous n’errions pas loin de sa présence et que notre cœur ne soit pas endurci au point de n’avoir plus en nous sa sainte crainte ! Amen.