Résolu à changer

L’exemple de Paul

Dimanche 28 décembre 2008, par Yves GOUAST // Messages bibliques

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Paul, serviteur du Christ-Jésus, appelé à être apôtre, mis à part pour l’Évangile de Dieu,

Paul est considéré par beaucoup comme le plus grand missionnaire chrétien, doublé d’un théologien hors-pair. Il a écrit 13 des 27 livres du Nouveau Testament et est abondamment évoqué dans le livre des Actes des Apôtres. On sait qu’il a beaucoup voyagé à travers l’Asie Mineure, la péninsule Grecque, l’Italie et peut-être aussi l’Espagne et jusqu’à la Grande-Bretagne.

j’espère vous voir en passant et y être accompagné par vous, après avoir d’abord satisfait en partie mon désir de me trouver chez vous.

Paul a voyagé sur des distances incroyables, il a souffert de nombreux contretemps, rencontrant aussi bien le succès que l’adversité ; et pourtant, son influence sur le monde est des plus grandes. Il est un modèle d’obéissance et de sacrifice chrétien, un exemple de ce que Dieu peut faire avec un homme qui lui est entièrement dévoué, qui se laisse travailler et façonner en une nouvelle créature.

Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici : (toutes choses) sont devenues nouvelles.

Il est vrai que connaître Saul avant qu’il ne devienne Paul n’aurait rien pour inspirer l’admiration ou l’émulation. Saul était un citoyen romain né libre, avec tous les avantages et le potentiel de richesse que cela pouvait signifier. Pourtant, il était un Juif pratiquant, suivant parfaitement la tradition et prenant avec tous les privilèges associés à un chef du judaïsme.

Moi, je suis Juif, né à Tarse en Cilicie ; mais j’ai été élevé dans cette ville-ci et éduqué aux pieds de Gamaliel pour suivre exactement la loi de nos pères. J’étais plein de zèle pour Dieu, comme vous l’êtes tous aujourd’hui.

Comme on l’attachait avec des lanières, Paul dit au centenier qui était présent : Vous est-il permis de flageller un citoyen romain, qui n’est pas même condamné ? A ces mots, le centenier alla l’annoncer au tribun disant : Que vas-tu faire ? Cet homme est Romain. Le tribun vint donc et lui dit : Dis-moi, es-tu Romain ? Oui, répondit-il. Le tribun reprit : Moi, c’est avec beaucoup d’argent que j’ai acquis ce droit de citoyen. Et moi, dit Paul, je l’ai de naissance.

Il était fier de sa lignée et de son héritage.

Pourtant moi-même j’aurais sujet de mettre ma confiance dans la chair. Si d’autres croient pouvoir se confier en la chair, à plus forte raison moi : circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la loi, Pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l’Église ; quant à la justice légale, irréprochable.

Paul était bien éduqué, ses lettres reflètent d’ailleurs l’influence de la rhétorique grecque, et son exposé de la théologie de Christ démontre une éducation formelle selon la loi Juive.

dans le judaïsme, je surpassais beaucoup de ceux de mon âge et de ma race, car j’avais un zèle excessif pour les traditions de mes pères.

Ayant été formé par l’érudit très renommé Gamaliel, son orgueil l’amenait souvent à attaquer pour défendre ce à quoi il tenait.

Or Saul ravageait l’Église ; il pénétrait dans les maisons, en arrachait hommes et femmes et les faisait jeter en prison.

Il était intelligent et fougueux, ses actions étaient le résultat de ses convictions, qu’il était très peu enclin à remettre en cause - jusqu’à sa rencontre avec Jésus.

Cependant Saul, qui respirait encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit chez le souverain sacrificateur et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il y trouvait quelques-uns, hommes ou femmes, qui suivent cette Voie, il les amène liés à Jérusalem. Comme il était en chemin et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre et entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Moi, je suis Jésus que tu persécutes, [il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tout tremblant et stupéfait il dit : Seigneur que veux-tu que je fasse ? Alors le Seigneur lui dit] : Lève-toi, entre dans la ville, et l’on te dira ce que tu dois faire. Les hommes qui voyageaient avec lui s’étaient arrêtés, muets de stupeur ; ils entendaient la voix, mais ne voyaient personne. Saul se releva de terre, et, malgré ses yeux ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main pour le conduire à Damas. Il fut trois jours sans voir, et ne mangea ni ne but. Or, il y avait à Damas un disciple du nom d’Ananias. Le Seigneur lui dit dans une vision : Ananias ! Il répondit : Me voici, Seigneur ! Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, va dans la rue appelée la droite, et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. Car il prie et il a vu en vision un homme du nom d’Ananias, qui entrait et lui imposait les mains, afin qu’il recouvre la vue. Ananias répondit : Seigneur, j’ai entendu dire par beaucoup combien de mal cet homme a fait à tes saints dans Jérusalem ; et il a ici, de la part des principaux sacrificateurs, le pouvoir de lier tous ceux qui invoquent ton nom. Mais le Seigneur lui dit : Va, car cet homme est pour moi un instrument de choix, afin de porter mon nom devant les nations et les rois, et devant les fils d’Israël ; et je lui montrerai combien il faudra qu’il souffre pour mon nom. Ananias partit et, lorsqu’il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul et dit : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli d’Esprit Saint. Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva et fut baptisé ; et, après avoir pris de la nourriture, il retrouva ses forces. Il resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas, et aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues (en disant) que c’était le Fils de Dieu. Tous ceux qui l’entendaient étaient dans l’étonnement et disaient : N’est-ce pas celui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et n’est-il pas venu ici pour les emmener liés devant les principaux sacrificateurs ? Cependant Saul se fortifiait intérieurement de plus en plus et confondait les Juifs qui habitaient Damas, en démontrant que Jésus est le Christ.

Suite à cette confrontation, Saul était un homme brisé, qu’il était désormais possible de réparer. Le psalmiste déclare que le sacrifice que Dieu veut, c’est un esprit affligé et un cœur contrit.

O Dieu, Dieu de mon salut ! délivre-moi du sang versé, Et ma langue acclamera ta justice. Seigneur ! ouvre mes lèvres, Et ma bouche proclamera ta louange. Car tu ne prends pas plaisir au sacrifice, Autrement, j’en donnerais ; Tu n’agrées pas d’holocauste.

Esaïe nous assure qu’un des buts de Dieu alors est de raviver le cœur et l’esprit de celui qui est réellement affligé.

Car ainsi parle le Très-Haut Dont la demeure est éternelle Et dont le nom est saint : Je demeure dans les lieux élevés et dans la sainteté, Mais aussi avec l’opprimé Et celui qui est humilié dans son esprit, Afin de ranimer les esprits humiliés, Afin de ranimer les cœurs opprimés.

Mais qu’est-ce que cela veut dire d’avoir le cœur brisé, contrit et d’être pauvre en esprit ?

C’est vous qui êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade avec quoi le salera-t-on ? Il n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes.

Cela veut dire être humiliés à la réalisation de nos défauts, pleins de remords à cause de nos péchés, chagrinés par les blessures reçues. Cela signifie réaliser brusquement que ce que l’on pensait être juste, ce que l’on utilisait comme base à sa vie et à ses décisions, était faux et indigne des efforts investis jusqu’alors.

Il s’agit de rendre complètement les armes à une voie supérieure à la nôtre, de comprendre que les erreurs de notre passé, si elles ne peuvent être rattrapées, ne nous seront pas retenues. Des cendres de l’ancienne vie de Saul s’est levé le nouvel homme, Paul, qui déclarait :

Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ, qui vit en moi ; ma vie présente dans la chair, je (la) vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.

car :

Mais ce qui était pour moi un gain, je l’ai considéré comme une perte à cause du Christ.

Nous avons tous des traits de personnalité - des forces et des faiblesses qui sont inhérentes à notre constitution génétique qui nous prédispose à réagir de telle ou telle manière. Mais on sait les reconnaître et les tempérer, les modifier, les contrôler ; à la fois les aspects positifs et négatifs de notre personnalité peuvent et doivent être remis au Seigneur.

Paul a mis la barre haute, travaillant dur et pendant longtemps ; il attendait qu’il en soit de même de ceux qui se trouvaient autour de lui. Cela créait parfois des tensions entre lui et ses proches compagnons.

Quelques jours après, Paul dit à Barnabas : Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, (pour voir) où ils en sont. Barnabas voulait prendre aussi avec eux Jean, surnommé Marc ; mais Paul estima ne pas devoir prendre avec eux celui qui s’était détourné d’eux depuis la Pamphylie, et qui ne les avait pas accompagnés dans leur œuvre. (Le dissentiment) fut si aigre que finalement ils se séparèrent. Barnabas prit Marc avec lui et s’embarqua pour Chypre.

Il a toutefois appris la patience, développant sa capacité à chercher - et trouver - ce qu’il y a de meilleur dans les autres, comme en témoigne sa réconciliation avec Jean-Marc et l’amour et le respect mutuel qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre :

Luc est seul avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m’est fort utile pour le service.

Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabas, au sujet duquel vous avez reçu des instructions : s’il vient chez vous, faites-lui bon accueil.

Paul se montrait quand même parfois obstiné et prompt à se confronter à l’opinion des autres, sans égard pour leur « rang » ou leur position, jusqu’à un point parfois proche du manque de respect. Ce sont des points qu’il lui restait à travailler.

Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était condamnable. En effet, avant la venue de quelques personnes de chez Jacques, il mangeait avec les païens ; mais après leur venue il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis. Comme lui, les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie. Quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas, en présence de tous : Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens, et non à la manière des Juifs, comment peux-tu forcer les païens à judaïser ?

Quant à ceux qui paraissaient les plus considérés, — ce qu’ils avaient été autrefois m’importe peu ! Dieu ne fait pas de considération de personne — les plus considérés ne m’ont rien imposé. Au contraire, lorsqu’ils virent que l’Évangile m’avait été confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis ; — car celui qui, agissant en Pierre, en a fait l’apôtre des circoncis, a également agi en moi en vue des païens — et lorsqu’ils reconnurent la grâce qui m’avait été accordée, Jacques, Céphas et Jean, considérés comme des colonnes, nous donnèrent la main droite à Barnabas et à moi, (en signe) de communion : ainsi nous irions, nous vers les païens, et eux vers les circoncis ;

Parfois, il était impatient et d’humeur « dynamique », semblant presque violent, particulièrement si on le considère avec les standards actuels d’acceptation de toutes opinions, de tolérance et de déclarations toujours « politiquement correctes »...

— Qu’ils se mutilent donc, ceux qui mettent le trouble parmi vous !

Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux circoncis.

Et pourtant, à d’autres moments moins tendus, il exprimait un souci et une volonté profonde de service et de sacrifice dus à son grand amour pour le peuple :

j’ai une grande tristesse et un chagrin continuel dans le cœur. Car je souhaiterais être moi-même anathème (et séparé) du Christ pour mes frères, mes parents selon la chair,

Ceci était le résultat de sa réalisation qu’ils étaient comme il avait été autrefois :

Il n’y a pas de différence, en effet, entre le Juif et le Grec : ils ont tous le même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l’invoquent.

Ces ajustements à son caractère naturel lui ont permis de devenir plus accommodant, plus compréhensif ; motivé, par amour, à faire tout ce qu’il pouvait pour partager la Bonne Nouvelle de Christ avec les autres.

J’ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns.

Les changements dans son attitude ont recentré son énergie en une acceptation de la souffrance liée à la diffusion de l’évangile.

Sont-ils serviteurs de Christ ? — je parle en termes extravagants — je le suis plus encore : par les travaux, bien plus ; par les emprisonnements, bien plus ; par les coups, bien davantage. Souvent en danger de mort, cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans l’abîme. Souvent en voyage, (exposé) aux dangers des fleuves, aux dangers des brigands, aux dangers de la part de mes compatriotes, aux dangers de la part des païens, aux dangers de la ville, aux dangers du désert, aux dangers de la mer, aux dangers parmi les faux frères, au travail et à la peine ; souvent dans les veilles, dans la faim et dans la soif ; souvent dans les jeûnes, dans le froid et le dénuement. Et sans parler du reste, ma préoccupation quotidienne : le souci de toutes les Églises !

Cet homme, avec ses bons et ses mauvais côtés, devrait nous inspirer et nous encourager. Sa grandeur est partie d’un point de départ très humble ; tout comme pour vous et moi. Souvenez-vous de vos premiers jours de converti...

Paul était imparfait, instable, imprévisible. Il a grandi et est devenu quelqu’un de mature, sur qui l’on peut compter, disponible pour être le porte-parole de son Dieu et de sa foi.

Cela est arrivé petit à petit, alors que Paul se retrouvait face à ses propres limitations tout en essayant d’être plus semblable à ce que Dieu voulait qu’il soit. Il a appris à être un serviteur efficace non à travers sa propre force mais par la force du Seigneur.

C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les privations, dans les persécutions, dans les angoisses, pour Christ ; en effet quand je suis faible, c’est alors que je suis fort.

Car ce que j’accomplis, je ne le comprends pas. Ce que je veux, je ne le pratique pas, mais ce que je hais, voilà ce que je fais. Si ce que je ne veux pas, je le fais, je déclare, d’accord avec la loi, qu’elle est bonne. Maintenant, ce n’est plus moi qui accomplis cela, mais le péché qui habite en moi. Car je le sais : ce qui est bon n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair. Car je suis à même de vouloir, mais non pas d’accomplir le bien. Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas. Si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui l’accomplis, mais le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi pour moi qui veux faire le bien : le mal est présent à côté de moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, dans mon for intérieur, mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ?

Paradoxalement, cela l’a encouragé à déclarer également :

Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, le Christ-Jésus notre Seigneur, de ce qu’il m’a estimé fidèle en m’établissant dans le service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme emporté. Mais il m’a été fait miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui est en Christ-Jésus.

L’exemple de sa vie d’imitateur de Christ nous encourage à entretenir une relation authentique avec notre Sauveur.

Je vous exhorte donc ; soyez mes imitateurs.

Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie de l’Esprit Saint.

Il nous encourage aussi à un meilleur service :

C’est une parole certaine et digne d’être entièrement reçue, que le Christ-Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis, moi, le premier. Mais il m’a été fait miséricorde, afin qu’en moi le premier, Jésus-Christ montre toute sa patience, pour servir d’exemple à ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle.

Avec la nouvelle année qui s’annonce, nous sommes nombreux à faire des résolutions que nous oublierons aussi vite que nous les ferons. En regardant à l’exemple de Paul, prenons la résolution de sérieusement nous évaluer à la lumière de notre Sauveur et prenons l’engagement de viser à devenir toujours plus semblables à Jésus.

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