Le fils prodigue et autres paraboles

Dimanche 23 mars 2008, par Yves GOUAST // Messages bibliques

Ce message analyse la parabole du fils prodigue dans le contexte où elle fut racontée par Jésus, c’est-à-dire à la suite de deux autres paraboles plus courtes.

La première est celle de la brebis perdue, la seconde, celle de la drachme perdue.

Le dénominateur commun de ces trois paraboles est la joie : la joie du berger (Jésus) de retrouver sa brebis qui était perdue, la joie de la femme (le Saint-Esprit) qui a retrouvé son argent, la joie du père (Dieu le Père) qui voit son fils revenir.

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Dans le chapitre 15 de l’évangile de Luc, on voit entrer en scène des pécheurs, des « justes » et Jésus. Ceux qui se disent « justes » murmurent contre Jésus qui côtoie des pécheurs. Ce sont les mêmes que ceux qui murmuraient déjà dix chapitres plus tôt quand Jésus mangeait avec les péagers [1]. La différence est certainement qu’entre temps, le nombre de personnes qui suivaient Jésus et écoutaient son enseignement était de plus en plus grand. Une autre différence se trouve dans les images que Jésus a employées pour essayer de se faire comprendre. En Luc chapitre 5, il parlait de médecin qui était venu pour soigner ceux qui étaient malades. Dans ce chapitre, il va se faire de plus en plus clair en racontant trois paraboles.

La première est celle de la brebis perdue, la seconde, celle de la drachme [2] perdue, et enfin celle du fils prodigue que je développerai plus ci-dessous.

Le dénominateur commun de ces trois paraboles est la joie : la joie du berger (Jésus) de retrouver sa brebis qui était perdue, la joie de la femme (le Saint-Esprit) qui a retrouvé son argent, la joie du père (Dieu le Père) qui voit son fils revenir. Seule l’attitude du fils ainé dénote. Il n’est pas content.

Lisons ce texte :

  1. Il dit encore : Un homme avait deux fils.
  2. Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien.
  3. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche.
  4. Lorsqu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.
  5. Il alla se mettre au service d’un des habitants du pays, qui l’envoya dans ses champs garder les pourceaux.
  6. Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait.
  7. Étant rentré en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
  8. Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi,
  9. je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires.
  10. Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa.
  11. Le fils lui dit : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
  12. Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe, et l’en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds.
  13. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ;
  14. car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir.
  15. Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu’il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses.
  16. Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c’était.
  17. Ce serviteur lui dit : Ton frère est de retour, et, parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras.
  18. Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d’entrer.
  19. Mais il répondit à son père : Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis.
  20. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c’est pour lui que tu as tué le veau gras !
  21. Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi ;
  22. mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé.

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Deux fils


Dans cette parabole, nous voyons Dieu présenté sous les traits d’un homme qui avait deux fils.
- Le plus jeune est celui qui va faire des choses notoirement mauvaises et finira par le reconnaître. Il doit nous faire penser en réalité à tout homme pécheur qui reconnaît son état mauvais, le regrette, se repent et se tourne vers Dieu pour obtenir le pardon.
- Le fils ainé représente les scribes et les pharisiens qui étaient là autour de Jésus à le voir parler ou encore manger avec les publicains, les pécheurs. Ils font partie du peuple élu de Dieu, présent sur terre pour représenter Dieu en quelque sorte. Ils font tous leurs efforts pour vivre selon la loi mosaïque, ils offrent les sacrifices rituels demandés, ils observent le sabbat. Ils n’ont cependant pas compris que Dieu ne prend pas plaisir dans les sacrifices...

Esaïe chapitre 1, versets 11 à 14

  1. Qu’ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit l’Éternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.
  2. Quand vous venez vous présenter devant moi, Qui vous demande de souiller mes parvis ?
  3. Cessez d’apporter de vaines offrandes : J’ai en horreur l’encens, Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées ; Je ne puis voir le crime s’associer aux solennités.
  4. Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; Elles me sont à charge ; Je suis las de les supporter.

Finalement, ils sont très certainement malheureux. Ils font des efforts et ne sont pas récompensés. En réalité, ils manquent la cible et sont frustrés. Dieu a agréé la FOI d’Abraham. C’est la foi d’Abraham qui lui fut comptée comme justice. Une foi active, qui prend Dieu au mot. Quand il donne des ordonnances, ce n’est pas pour que les choses soient ensuite reproduites sans fin sans foi.

Romains chapitre 4, versets 3 à 8

  1. Car que dit l’Écriture ? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice.
  2. Or, à celui qui fait une œuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due ;
  3. et à celui qui ne fait point d’œuvre, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice.
  4. De même David exprime le bonheur de l’homme à qui Dieu impute la justice sans les œuvres :
  5. Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, Et dont les péchés sont couverts !
  6. Heureux l’homme à qui le Seigneur n’impute pas son péché !

Nous sommes créés à l’image de Dieu. Regardez ce qu’il se passe quand un homme accumule toute la richesse du monde. S’il n’est pas aimé pour lui-même, il est le plus malheureux de la terre. Peut-être est-ce la même chose pour Dieu ? Il veut qu’on ait foi en Lui, qu’on ne se contente pas de dire : « oui, je crois » en continuant à vivre et démontrer le contraire.

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Le fils aîné


Voilà donc ce fils malheureux, le fils ainé qui rentre de sa journée au champ. Il voit tout de suite qu’il se passe quelque chose. Il se renseigne auprès des serviteurs : le père est dans la joie car son fils cadet est revenu. Là, il refuse de prendre part aux festivités. Il veut faire porter une responsabilité pour sa frustration au père, il veut l’accuser. Le père n’a jamais tué de veau gras pour lui. Il appelle son frère « ton fils » mais ne l’appelle pas « mon frère. » Il est dans une logique de séparation.

En réalité, ce qui passe pour de l’obéissance à ses yeux, rester auprès du père pour travailler dur en vue de l’héritage, sonne creux et faux. Au fond, le fils aîné est ingrat, hostile et obstiné et son attitude explique que le père n’ait jamais organisé de fête en son honneur. Le fils aîné, tout comme les pharisiens et les scribes du temps de Jésus, ne mesure pas la distance qui le sépare de son père, bien qu’ils soient si proches physiquement. S’ils avaient simplement reconnu leur péché et qu’ils se soient repentis, ils auraient été l’occasion d’une grande joie pour le Père.

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Le Père


Arrêtons-nous quelques instants sur le Père. Si dans les deux premières paraboles courtes du chapitre 15, on voit Dieu à l’œuvre, il en est tout autrement du Dieu que l’on voit dans la parabole du fils prodigue : il attend ! C’est surprenant ! Aucune mention d’une recherche active de la part du père. On peut noter également ceci : alors que la brebis - et à plus forte raison la pièce d’argent - était passive, le personnage du fils cadet est doté d’initiative : d’aventure en aventure, poussé à bout par la famine, il envisage de rentrer au bercail. Le dénouement des deux premières histoires se tenait dans le résultat des efforts du berger ou de la femme. Ici il est dans la conjonction du retour du fils et de l’attente du père. La situation finale, comme il se doit, explose en joie et fête.

Oh, oui, il l’attendait ce fils qui était parti vivre sa vie. On vient de voir qu’il n’avait pas sujet de se réjouir de son fils ainé, certes, mais son fils cadet était un sujet d’inquiétude : Que va-t-il faire de sa vie ? Que lui arrive-t-il ? Que mange-t-il ?

Oui, Dieu est ainsi avec les hommes. Il les attend, ne voulant pas les forcer comme on force parfois un enfant à manger sa soupe ou un gardé-à-vue à avouer ! Le grand drame de l’homme, c’est finalement d’être libre ! C’est ce qui cause tellement de soucis dans ce monde.

Violence, meurtres, guerres, mensonges, vols, pollution, etc... Tout cela n’arriverait pas si l’homme était un gentil « robot » qui fait « oui » de la tête. Dieu aime tellement la créature qu’il a créée qu’il l’a créée libre, même si cela doit avoir des conséquences. Ce n’est pas facile tous les jours d’accepter cette idée, mais quand on y pense, c’est Lui qui a raison.

Ceci dit, cela n’empêche pas Dieu de se mettre en quatre pour retrouver ceux qui se perdent (c’est-à-dire tous) : la parabole précédente avec la femme qui éclaire, regarde partout, balaye sa maison pour retrouver sa pièce, est une belle image du Saint-Esprit dont le rôle est de nous convaincre de péché, de justice et de jugement. Dans la première parabole du chapitre, le berger est une belle image de Jésus qui se met en peine de la brebis qui se perd (même au dépend des 99 qui, de toute façon, ne se croient pas perdues.) Il existe un cantique anglais intitulé « les 99 » dont voici un passage : « Aucun des rachetés ne saura jamais combien les eaux traversées furent profondes, combien la nuit que le Seigneur traversa fut sombre, avant qu’il trouve sa brebis égarée. »

Oui, Dieu a mis le comble à son amour pour nous à travers le sacrifice de Jésus à la croix. Il l’a fait, il est allé jusqu’au bout, jusque là où nous n’imaginons même pas, jusque là où nous ne saurions même pas trouver des mots pour le décrire, pour retrouver ses brebis perdues. Il a payé de son sang mon rachat, voilà jusqu’où il est allé. On dit parfois, de façon impersonnelle que Jésus fut sacrifié pour les péchés des hommes, etc.

Non ! Il vaut mieux dire que Jésus est mort pour MOI. S’il n’y avait eu que moi de pécheur, il l’aurait fait, il m’aurait cherché, il aurait été jusqu’au bout. Voilà la mesure de l’amour de Jésus pour sa créature.

Le berger retrouve sa brebis et est dans la joie. La femme retrouve sa pièce perdue et partage sa joie avec ses amis. Le père du fils prodigue voit avec joie son fils revenir, toute la maison est en fête.

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Conclusion ?


En guise de conclusion, nous allons devoir nous contenter de questions.

  • Qu’a finalement décidé le fils aîné ?
  • S’est-il lui aussi repenti et s’est-il joint à la fête ?
  • Ou bien est-il resté dehors, bien que dedans ?
  • Et nous, où en sommes-nous ? Sommes-nous passés par cette étape de repentance ?
  • Avons-nous été réceptifs à la lumière que la femme projetait sur nous, drachme perdue ?
  • Avons-nous été prêt à nous laisser ramener à la bergerie par le grand berger, nous brebis perdue ?
  • Et enfin, nous, fils et fille de Dieu, sommes-nous revenus vers Dieu, notre père pour lui demander pardon de nos fautes et déclencher sa joie et des réjouissances dans le ciel entier ?

La réponse appartient à chacun d’entre nous.

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