Ceux qui acceptèrent sa parole

Mardi 23 février 2010, par Yves GOUAST // Messages bibliques

Actes des apôtres chapitre 2 versets 37 à 47

Après avoir entendu cela, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Frères, que ferons-nous ? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par beaucoup d’autres paroles, il rendait témoignage et les exhortait, en disant : Sauvez-vous de cette génération perverse. Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et en ce jour-là, furent ajoutées environ trois mille âmes. Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. La crainte s’emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de signes par les apôtres. Tous ceux qui avaient cru étaient ensemble et avaient tout en commun. Ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient (le produit) entre tous, selon les besoins de chacun. Chaque jour avec persévérance, ils étaient au temple d’un commun accord, ils rompaient le pain dans les maisons et prenaient leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur ; ils louaient Dieu et obtenaient la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés.

Pourquoi est-il si difficile d’accepter un message qui contient des conseils et des instructions ?

Pourquoi sommes-nous si souvent rebelles à l’aide, même quand nous savons que les intentions de celui qui nous aide sont bonnes et que ça nous fera du bien ? Je crois que l’on a peur de la prise de pouvoir de l’autre sur nous. Après la catastrophe d’Haïti, j’ai entendu des Haïtiens dire que tout ce dont ils avaient besoin, c’était d’aide, mais qu’ils devaient rester les maîtres chez eux, ne pas passer sous la tutelle étrangère. D’autres disaient qu’ils avaient besoin d’aide, mais pas de pitié. L’aide est donc un sujet très sensible, tant du point de vue de l’aidant que de l’aidé. Cela a certainement à voir avec la condition de notre cœur.

Évangile de Jean chapitre 8 verset 47

Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Vous n’écoutez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu.

D’accord, les personnes qui souhaitent apporter de l’aide n’ont pas le poids de la Parole de Christ, mais la plupart des personnes qui veulent aider ou conseiller ne souhaitent pas votre malheur, en particulier votre famille, ceux qui prennent la parole à l’Église, vos enseignants si vous êtes élève.

Nous ne voulons pas, a priori, le mal de ceux à qui nous apportons conseil, aide et instruction. Par exemple, en tant que professeur au collège, il m’arrive « d’inviter » un élève qui a eu une mauvaise
note à venir refaire un exercice qu’il n’a pas compris ou une activité pour laquelle je suis persuadé qu’il n’a pas appris. Je lui dis que je veux l’obliger à venir (selon le cas) en notant l’invitation dans la
partie « retenues » de son carnet de bord (ou de correspondance) mais je lui dis bien que je ne suis pas en colère après lui, que je souhaite seulement qu’il fasse mieux. Et ça marche ! J’ai en tête l’exemple d’un jeune qui avait 02/20 et qui après 2 « invitations » est à 15/20 sur le type d’activités en question. Bien sûr, le jeune a compris le processus. La deuxième invitation n’a été qu’orale, rien n’a été consigné dans son carnet et le jeune est bel et bien venu ! Il a bien compris qu’il ne s’agissait pas d’une sanction, mais d’une forte recommandation. Il est venu parce qu’il avait confiance en son professeur.

Il faut bien comprendre qu’il peut cependant y avoir des risques à accepter des conseils de la part de n’importe qui, de quelqu’un d’immature, d’inexpérimenté ou encore de quelqu’un qui n’est pas converti.

Regardons ces versets de la première épître de Jean

Première épître de Jean chapitre 4 versets 4 à 6

Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous avez vaincu les faux prophètes, car celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde ; c’est pourquoi leurs paroles viennent du monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas : c’est par là que nous reconnaissons l’Esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur.

haut

Le « nous » dont il est question ici représente ceux des chrétiens qui ont une autorité morale ou spirituelle sur quiconque. Cela va des parents pour leur enfant à l’autorité d’un responsable, pasteur
ou autre, en passant par l’ascendant qu’un frère ou une sœur plus mature peut avoir sur un autre frère ou une autre sœur.

On peut entendre parfois des paroles comme

  • « Parfois, on ne me prend pas au sérieux ! » Il est vrai que cela peut arriver et ce n’est pas très juste. Mais agissons-nous toujours sérieusement ? Sommes-nous toujours dignes d’être pris au sérieux ?
  • « Personne ne me respecte pour qui je suis ! » C’est
    vrai, et ce n’est pas très juste. Mais agissons-nous toujours de façon responsable ?

Ce qui nous amène à la notion de respect, qui est une reconnaissance ou une appréciation de l’effort et de la compétence ou de la spécificité de l’autre. J’ai trouvé cette définition du respect : sentiment de considération, d’égard envers quelqu’un ou quelque chose, manifesté par une attitude déférente envers celui-ci ou celle-ci. La question est : Quel degré de respect est-ce que je mérite ? Ou plutôt jusqu’à quel point devrait-on me prendre au sérieux ? Bien souvent la bataille entre génération se centre sur la relation parents/enfant qui peut être emblématique de toute figure d’autorité établie confrontée à une idée ou un mouvement plus récent, plus jeune.

A ce sujet, regardons ce que Paul dit aux éphésiens

Ephésiens chapitre 6 versets 1 à 4

Enfants, obéissez à vos parents [selon le Seigneur], car cela est juste. “ “ Honore ton père et ta mère — c’est le premier commandement accompagné d’une promesse — afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. ” ” Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur.

Parfois le simple fait d’élever en instruisant peut s’avérer irritant pour l’enfant. Pourquoi ? Parce que personne n’aime qu’on lui dise ce qu’il doit faire ou croire ! L’enfant veut vivre son expérience, les parents veulent qu’il fasse ce qui est convenable ou ce qui est le mieux. Parfois c’est la même chose, parfois non !

Comment puis-je en tant que parent dire à mon enfant ce qu’il doit
faire ? Ou en tant que professeur, comment puis-je instruire mes élèves ? Ou, extrapolons, comment est-ce que les autorités peuvent nous dire quoi faire ?

  • Par l’exemple. Je me souviens d’une campagne de la sécurité routière anglaise qui montrait un père au volant vociférant des insultes à un autre conducteur. Puis le spot s’arrêtait et se concentrait sur la petite fille assise à l’arrière. L’idée du slogan était de dire qu’à chaque fois que le père insultait ses semblables, sa fille apprenait une leçon. Oui, mais une leçon de violence routière !
  • Par le témoignage sincère que vous rendez à la vérité que vous cherchez à faire atteindre. En expliquant la cause et l’effet de vos actions.
  • Et finalement, parfois, quand tout le reste ne produit pas d’effet, en demandant l’obéissance.

Mais il faut être juste ! Et il faut, d’un côté comme de l’autre, profiter des opportunités qui se présentent. Cela demande d’être vigilant, à l’écoute et prêt à apprendre. L’obéissance ou la désobéissance est un choix
personnel. Notre responsabilité est ensuite d’accepter les conséquences, bonnes et mauvaises, de nos décisions. Les premiers versets du chapitre 6 de l’épître aux éphésiens nous exhortent à obéir à nos parents, à honorer notre père et notre mère, dans le Seigneur.

  1. Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste.
  2. Honore ton père et ta mère. Il s’agit, nous est-il rappelé, du premier commandement assorti d’une promesse. Par extension, il peut
    être question de toute autorité placée sur vous : votre patron, vos clients, les autorités. Voir aussi les versets suivants :

Romains 13 versets 1 à 5

Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées par Dieu. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre de Dieu, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. Les gouvernants ne sont pas à craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le mal. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais le bien, et tu auras son approbation, car elle est au service de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, sois dans la crainte ; car ce n’est pas en vain qu’elle porte l’épée, étant au service de Dieu pour (montrer) sa vengeance et sa colère à celui qui pratique le mal. Il est donc nécessaire d’être soumis, non seulement à cause de cette colère, mais encore par motif de conscience.

Tite chapitre 3 versets 1 et 2

Rappelle-leur d’être soumis aux gouvernements et aux autorités, d’obéir, d’être prêts à toute œuvre bonne, de ne médire de personne, d’être paisibles, conciliants, pleins de douceur envers tous les hommes.

Au delà de cela, pourquoi devrions-nous obéir ? J’espère que votre réponse est : par respect, considération pour la personne que l’on a en face. Peut-être aussi pouvons-nous considérer que les autres ont un petit quelque chose dans leur vie à partir de quoi nous allons apprendre.

D’autres fois, ce sera simplement par crainte d’une sanction ou d’autres conséquences déplaisantes. Est-ce juste ? Je le pense.

Proverbes chapitre 23 versets 13 et 14

N’épargne pas la correction au jeune garçon ; Si tu le frappes du bâton, il ne mourra pas. En le frappant du bâton, Tu préserveras sa vie du séjour des morts.

Y a-t-il une différence entre la correction et la punition ? Mon
opinion est que c’est le cas, oui, il y a une différence. La correction comprend la formation, l’instruction, une tentative de faire partager ses idées et sa sagesse plutôt que de juste infliger de la douleur à chaque faux pas.

Je me souviens d’une formation donnée par le pasteur-missionnaire John Mitchell sur la famille. C’était une série d’études sur 3 jours qui m’a beaucoup marqué. John avait commencé son exposé en nous parlant de Proverbes chapitre 22 verset 6 qui dit : « Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; Et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas. » Son idée était qu’il fallait considérer ce verset dans le sens inverse pour qu’il prenne un relief particulier : « Instruis l’enfant selon la voie qu’il NE doit PAS suivre ; Et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas. »

Tout ce que j’ai à faire pour être un mauvais parent (ou un mauvais professeur, un mauvais patron, un mauvais gouvernement...) est de ne rien faire ! Mon enfant (mon élève, mes employés, mes administrés) fera
ce qu’il veut et prendra un mauvais pli. Plus tard, les chances qu’il s’en détourne sont très minces !

Elles seraient nulles si nous n’avions pas un Seigneur miséricordieux qui peut transformer complètement les cœurs. Même un enfant mal élevé pourra ainsi devenir un adulte responsable, pourvu que le Seigneur le régénère à la conversion, si elle advient...

Paul compare aussi la marche chrétienne, en 1 Corinthiens chapitre 9 versets 24 à 27, à une course, à un périple compétitif qui requiert un entrainement strict pour gagner. Il fait remarquer aussi l’utilité de la Parole de Dieu en 2 Timothée chapitre 3 versets 16 et 17 en ce qui concerne l’enseignement, l’instruction et - oui - la correction ! Le but annoncé est bien sûr pour l’homme de Dieu d’effectuer les bonnes œuvres préparées d’avance pour lui par le Seigneur.

Première épître de Paul à Timothée chapitre 3 versets 16 et 17

Et il faut avouer que le mystère de la piété est grand : Celui qui a été manifesté en chair, justifié en Esprit, est apparu aux anges, a été prêché parmi les nations, a été cru dans le monde, a été élevé dans la gloire.

Nous savons que toute entreprise athlétique demande de l’entrainement. De même, il nous faut nous entrainer, même quand nous sommes fatigués, ou quand on en a assez - pour atteindre le point où nous serons efficace et utile à l’équipe, à l’œuvre du Seigneur. L’athlète qui s’entraine et qui rate se voit parfois « puni » par son entraineur ou tout au moins discipliné ; il faut alors faire des tours de
stade ou des pompes... Ce n’est pas parce que l’entraineur est vindicatif mais parce qu’il essaye d’inculquer à son équipe la concentration. Pour nous aider à nous en souvenir, lisons aussi le texte suivant :

Hébreux chapitre 12 versets 5 à 11

Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne prends pas à la légère la correction du Seigneur, Et ne te décourage pas lorsqu’il te reprend. Car le Seigneur corrige celui qu’il aime, Et frappe de verges tout fils qu’il agrée. Supportez la correction : c’est comme des fils que Dieu vous traite. Car quel est le fils que le père ne corrige pas ? Mais si vous êtes exempts de la correction à laquelle tous ont part, alors vous êtes des bâtards et non des fils. Puisque nous avons eu des pères selon la chair, qui nous corrigeaient et que nous avons respectés, ne devons-nous pas, à plus forte raison, nous soumettre au Père des esprits pour avoir la vie ? Nos pères, en effet, nous corrigeaient pour peu de temps, comme ils le jugeaient bon ; mais Dieu nous corrige pour notre véritable intérêt, afin de nous faire participer à sa sainteté. Toute correction, il est vrai, paraît être au premier abord un sujet de tristesse et non de joie ; mais plus tard elle procure un paisible fruit de justice à ceux qu’elle a formés.

On trouve dans ce passage une explication classique du but poursuivi par la discipline. Parfois, toute cette question se réduit à ceci : Pour qui est-ce que je me prends ? Est-ce que je respecte assez les autres - et moi-même ! - pour donner de mon meilleur et être respectable ? Je demande souvent à mes élèves ou à mon fils de donner le meilleur d’eux-mêmes. On rapporte une mauvaise note ? Bien, oui, je suis déçu... Mais la question est : « As-tu fait de ton mieux ? » Si la
réponse est oui, alors soit ! Mais si la réponse est non, alors là je prends des mesures, « j’invite » à venir travailler en retenue ou autre mesure. Beaucoup dépend de la vision que vous avez de vous-même, de ce que Dieu attend de vous et de ce que les personnes qui vous entourent méritent. Le respect est - devrait être en tout cas - mutuel.

Nous devons être prêts à dire avec Paul :

Première épître aux Corinthiens chapitre 13 verset 11

Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai aboli ce qui était de l’enfant.

Pourquoi devrais-je vous respecter ? En tant qu’être humain, bien sûr vous méritez le respect. Mais la considération véritable ; la reconnaissance et l’appréciation, vient petit à petit, au fur et à mesure que l’on se cotoie. Jésus a exprimé un principe de vie quand il a dit :

Evangile de Luc chapitre 16 verset 10

Celui qui est fidèle en peu de choses est aussi fidèle dans ce qui est important, et celui qui est injuste en peu de choses est aussi injuste dans ce qui est important.

Attention, on peut tomber dans des pièges d’autoritarisme avec ce verset, en le sortant à tort et à travers... Mais tout de même, être « respectable » signifie être digne de confiance et que l’on puisse compter sur vous.

Matthieu chapitre 25 nous montre Jésus parlant du talent dont nous sommes bénis - petit ou grand. Il nous donne pour instruction de l’utiliser du mieux que l’on peut. Il y a ce que l’on peut faire et il y
a ce que l’on veut faire. Dans notre vie de tous les jours, que sommes-nous prêts à faire pour contribuer à l’avancement du règne du Seigneur : ce peut être à l’école, à la maison, au travail, à l’église. Un bon modèle à suivre nous est donnée par Luc dans Actes des Apôtres chapitre 2 versets 37 à 47.

« Après avoir entendu ce discours... » ils ont cherché à mieux comprendre les choses et cela les a conduits à l’obéissance. « Ceux qui acceptèrent sa parole » étaient sauvés et se dévouaient
à suivre le Seigneur. Le résultat était que le Seigneur augmentait leur nombre tous les jours !

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