Job 6
Vendredi 1er décembre 2006 //
Job
Job chapitre 6
- Job prit la parole et dit :
- Oh ! s’il était possible de peser ma douleur, Et si toutes mes calamités étaient sur la balance,
- Elles seraient plus pesantes que le sable de la mer ; Voilà pourquoi mes paroles vont jusqu’à la folie !
- Car les flèches du Tout Puissant m’ont percé, Et mon âme en suce le venin ; Les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi.
- L’âne sauvage crie-t-il auprès de l’herbe tendre ? Le bœuf mugit-il auprès de son fourrage ?
- Peut-on manger ce qui est fade et sans sel ? Y a-t-il de la saveur dans le blanc d’un œuf ?
- Ce que je voudrais ne pas toucher, C’est là ma nourriture, si dégoûtante soit-elle !
- Puisse mon voeu s’accomplir, Et Dieu veuille réaliser mon espérance !
- Qu’il plaise à Dieu de m’écraser, Qu’il étende sa main et qu’il m’achève !
- Il me restera du moins une consolation, Une joie dans les maux dont il m’accable : Jamais je n’ai transgressé les ordres du Saint.
- Pourquoi espérer quand je n’ai plus de force ? Pourquoi attendre quand ma fin est certaine ?
- Ma force est-elle une force de pierre ? Mon corps est-il d’airain ?
- Ne suis-je pas sans ressource, Et le salut n’est-il pas loin de moi ?
- Celui qui souffre a droit à la compassion de son ami, Même quand il abandonnerait la crainte du Tout Puissant.
- Mes frères sont perfides comme un torrent, Comme le lit des torrents qui disparaissent.
- Les glaçons en troublent le cours, La neige s’y précipite ;
- Viennent les chaleurs, et ils tarissent, Les feux du soleil, et leur lit demeure à sec.
- Les caravanes se détournent de leur chemin, S’enfoncent dans le désert, et périssent.
- Les caravanes de Théma fixent le regard, Les voyageurs de Séba sont pleins d’espoir ;
- Ils sont honteux d’avoir eu confiance, Ils restent confondus quand ils arrivent.
- Ainsi, vous êtes comme si vous n’existiez pas ; Vous voyez mon angoisse, et vous en avez horreur !
- Vous ai-je dit : Donnez-moi quelque chose, Faites en ma faveur des présents avec vos biens,
- Délivrez-moi de la main de l’ennemi, Rachetez-moi de la main des méchants ?
- Instruisez-moi, et je me tairai ; Faites-moi comprendre en quoi j’ai péché.
- Que les paroles vraies sont persuasives ! Mais que prouvent vos remontrances ?
- Voulez-vous donc blâmer ce que j’ai dit, Et ne voir que du vent dans les discours d’un désespéré ?
- Vous accablez un orphelin, Vous persécutez votre ami.
- Regardez-moi, je vous prie ! Vous mentirais-je en face ?
- Revenez, ne soyez pas injustes ; Revenez, et reconnaissez mon innocence.
- Y a-t-il de l’iniquité sur ma langue, Et ma bouche ne discerne-t-elle pas le mal ?