La sagesse de Dieu

Lundi 25 mai 2009, par Yves GOUAST // Messages bibliques

Nous allons partir à la découverte d’un bijou de la Parole de Dieu. Le livre des Proverbes est le livre de la sagesse. Il fait partie des livres appelés « poétiques » qui sont au nombre de cinq :
- Job, le livre de la souffrance
- Les Psaumes expriment la prière et l’adoration
- Les Proverbes parlent de la sagesse
- L’Ecclésiaste met l’accent sur la vanité
- Le Cantique des Cantiques est, pour sa part, le livre de l’amour.

Définition de la sagesse

- Selon le dictionnaire

  • Prudence, circonspection, sentiment juste des choses. On parle de « Profonde sagesse, » de « sagesse consommée. » On dit de quelqu’un : « Il agit avec sagesse. » ou bien « Il a trop de sagesse pour s’embarquer dans cette affaire. »
  • Modération, retenue, maîtrise de soi. « Il est bien sage, cet enfant. »
  • Modestie, pudeur, chasteté ; et, en ce sens, il se dit plus ordinairement des jeunes filles et des femmes. « Elle a un air de sagesse dans tout ce qu’elle dit, dans tout ce qu’elle fait. » ou « Elle a toujours eu beaucoup de sagesse. »
  • En parlant des ouvrages de l’esprit ou des œuvres d’art, la sagesse est le soin que l’on met à éviter ce qui est outré, extravagant, à se renfermer, non sans quelque timidité, dans les bornes prescrites par la raison et par le goût. « Son ouvrage manque d’imagination, de chaleur, mais il est composé, ordonné avec sagesse. »
  • Connaissance naturelle ou acquise des choses, les lumières de l’esprit. « Moïse alla s’instruire dans la sagesse des égyptiens. »
  • Connaissance inspirée des choses divines et humaines. « Le don de sagesse est un des sept dons du Saint-Esprit. » On parle également de « La sagesse de Salomon. » Cette sagesse qu’il a demandée à Dieu et dont il semble avoir fait bon usage, si l’on excepte le nombre de ses concubines...

- Selon la Bible

Job chapitre 28, versets 20 à 28

Alors, d’où vient la sagesse ? Où est donc la demeure de l’intelligence ? Elle est cachée aux yeux de tout (être) vivant, Elle est dissimulée aux oiseaux du ciel. L’abîme de perdition et la mort disent : Nos oreilles en ont entendu parler. C’est Dieu qui en comprend le chemin, C’est lui qui en connaît la demeure ; Car c’est lui qui regarde jusqu’aux extrémités de la terre ; Il voit tout sous les cieux. Quand il détermina le poids du vent Et qu’il fixa la mesure des eaux, Quand il donna une règle à la pluie Et une route à l’éclair et au tonnerre, Alors il vit la sagesse et la manifesta, Il en posa les fondements et la scruta jusqu’au fond. Puis il dit à l’homme : Voici : La crainte du Seigneur, c’est la sagesse ; S’écarter du mal, c’est l’intelligence.

Les hommes et la recherche de la sagesse

De tout temps, les hommes ont cherché la sagesse. Beaucoup d’ouvrages traitent de ce sujet et la philosophie (qui signifie en Grec « Amour de la sagesse ») n’en finit pas de chercher le sens de la vie.

Le livre des Proverbes n’est pas un livre comme les autres, bien entendu. Nous y trouvons l’enseignement du seul vrai Dieu, dans des domaines aussi variés que la vie individuelle, conjugale, familiale, sociale, économique, politique, etc. Le but du livre est de nous faire comprendre que tout dépend de Dieu. On peut considérer le verset suivant comme un des passages clé du livre.

Proverbes chapitre 1 verset 7

La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance ; Les insensés méprisent la sagesse et l’instruction.

Le livre des Proverbes s’adresse à tout le monde, et en particulier à celui qui veut vivre une vie qui plaise au Seigneur. La forme de la communication est souvent celle d’un père donnant des instructions à son fils. Dans ce livre, Dieu cherche à nous faire éviter les pièges du péché qui voudrait ruiner notre vie. On peut apprendre l’amertume du péché en passant par ses conséquences pénibles (Salomon dans l’Ecclésiaste), ou alors en se laissant instruire par la parole de Dieu (Comme David, Psaume 17 verset 4 : « A la vue des actions des hommes, par la parole de tes lèvres, je me garde des sentiers des violents. »)

Signalons encore qu’il y a plusieurs auteurs à ce livre. Salomon est le principal d’entre eux. Le livre se découpe en quatre livres de sagesse :

  1. Salomon I (chapitres 1 à 24),
  2. Salomon II (chapitres 25 à 29),
  3. Agur (chapitre 30)
  4. Lémuel (chapitre 31)

Nous allons nous intéresser aujourd’hui aux 9 premiers chapitres que l’on pourrait appeler « les exhortations de la sagesse » et plus particulièrement aux chapitres 8 et 9 qui prennent une dimension prophétique formidable quand on le regarde avec le privilège des années écoulées depuis le temps de son écriture. Ajoutons enfin que le livre des Proverbes a été écrit entre 950 et 700 avant Jésus-Christ, entre l’époque de Salomon et d’Ezéchias.

Le chapitre 1 du livre des Proverbes explique le but du livre : on peut noter les nombreux « pour » qui annoncent très explicitement les buts fixés.

Proverbes de Salomon, fils de David, roi d’Israël, Pour connaître la sagesse et l’instruction, Pour comprendre les paroles de l’intelligence, Pour recevoir l’instruction du bon sens, Justice, équité et droiture, Pour donner aux simples de la prudence, Au jeune homme de la connaissance et de la réflexion. Que le sage écoute, et il augmentera son savoir, Et celui qui est intelligent acquerra l’art de se conduire, Pour comprendre un proverbe ou une sentence, Les paroles des sages et leurs énigmes. La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance ; Les insensés méprisent la sagesse et l’instruction. Écoute, mon fils, l’instruction de ton père, Et ne rejette pas l’enseignement de ta mère ; Car c’est un gracieux ruban pour ta tête, Ce sont des colliers pour ton cou.

La sagesse prend des aspects divers dans ce livre :
- Instruction,
- Intelligence,
- Bon sens,
- Justice,
- Équité,
- Droiture,
- Prudence,
- Connaissance,
- Réflexion

Voilà le programme fixé ! Il n’y a plus qu’à l’appliquer. Cette introduction nous stimule pour chercher à croître dans tous ces aspects de la sagesse.

Les mises en garde de la sagesse

Tout au long des neuf premiers chapitres, le lecteur est encouragé par la sagesse :

  1. La sagesse met en garde contre la séduction, les dangers des mauvaises influences. L’enseignement d’un père et d’une mère est présenté comme un trésor. Il peut s’agir de parents avec leur enfant, mais aussi d’un chrétien mur envers un jeune converti. L’échange entre les générations est constamment mis en avant dans le livre. S’il est demandé au fils d’écouter, le corollaire est la responsabilité de tous ceux qui sont des pères ou des mères. On ne peut insister trop sur la responsabilité des parents dans l’éducation des enfants. La même chose se passe dans l’Eglise. A la lumière du NT, le modèle par excellence reste celui de notre Père céleste qui nous enseigne, nous, enfants de Dieu.
  2. La Sagesse appelle avec insistance. Au chapitre 1 verset 20, pour la première fois, la sagesse est personnifiée. Nous y reviendrons. La sagesse n’est pas une notion réservée à un club privé de nantis, d’initiés. La Sagesse appelle l’homme pour qu’il devienne un de ses fils, puis elle instruit son fils. Elle appelle partout, sur les places, dans les lieux bruyants, aux portes, dans la ville.
  3. La sagesse protège du mal. Proverbes chapitre 2 nous invite à poursuivre la sagesse, avec ardeur. Il y a une accumulation de verbes d’action au début du chapitre : reçois, retiens, prête l’oreille, incline ton cœur, appelle l’intelligence, élève ta voix, cherche, recherche. Alors tu comprendras ! Mais c’est l’Eternel qui donne la sagesse ! L’homme est responsable de sa réponse, mais c’est Dieu qui appelle. Responsabilité (de l’homme) et révélation (divine) sont indissociables. Ensuite, la sagesse nous protège des filets tendus par le mal. Au plus nous serons sous l’influence de la sagesse, moins nous serons tentés de faire le mal.
  4. La sagesse récompense. Le chapitre 3 contient tout une série de promesses liées à un encouragement à faire le bien, à agir avec sagesse. A partir du verset 13, on découvre le bonheur qu’il y a à avoir « trouvé la sagesse. » Quand on lit ces versets, on commence à voir qui est désigné par cette sagesse.
  5. La sagesse s’acquiert au cours de la vie. Dans le chapitre 4, Salomon insiste sur le fait qu’il faut écouter ou être attentif. Il se met à la place du lecteur et montre sa vie de jeune garçon comme exemple : lui aussi a été un fils auquel son père a appris à se conduire avec sagesse. Quelle responsabilité, là encore, pour les pères ! Messieurs, nous sommes invités à prendre nos responsabilités d’éducateur... Nous sommes responsables de diriger nos enfants sur la voie juste du Seigneur. Nous n’avons pas de mission plus importante. Autre leçon de ce chapitre, nous sommes invités à apprendre et réapprendre des vérités. Il faut y revenir sans cesse pour ne pas oublier, pour ne pas perdre de vue la cible, ne pas manquer la cible (et donc pécher).
  6. La sagesse appliquée aux relations conjugales. Au chapitre 5, nous sommes encouragés à fuir l’adultère qui menace notre honneur, nos biens, notre corps, et nous ronge de remords. L’amour conjugal est mis en avant (versets 15 à 20) et il nous est rappelé que Dieu voit et juge de tout.
  7. La sagesse avertit de plusieurs dangers. La première partie du chapitre 6 incite à ne pas se porter caution car nous ne sommes pas maîtres de notre avenir. La sagesse consiste à chercher à se dégager de ce genre de situation. Un autre avertissement est donné contre la paresse. Le chapitre finit sur la mise en garde contre la fourberie. L’Éternel déteste tout ce qui est cité des versets 16 à 19 et tout particulièrement le 7e élément cité : l’homme qui déchaîne des querelles entre frères.
  8. La sagesse met en garde contre l’immoralité. Nous sommes à nouveau mis en garde contre l’adultère. Cette fois-ci, l’avertissement est encore plus concret grâce à un exemple de séduction (chapitre 7, verset 6.) L’homme qui se laisse entraîner est comparé à un bœuf qu’on mène à l’abattoir.

La Sagesse

A partir du chapitre 8, la sagesse est de nouveau personnifiée. Elle lance un appel public qui contraste avec le chapitre précédent. La sagesse appelle tout le monde, elle est accessible à tous sans exception. L’intelligence divine n’est pas une intelligence académique. C’est l’intelligence des choses de Dieu. Pensons au contraste qu’il existe entre nous chrétiens et les membres de notre famille qui ne sont pas convertis. Ce qu’ils n’ont pas, c’est cette sagesse de Dieu, voilà pourquoi beaucoup sont circonspects devant nos activités dites « religieuses. » Mais notre travail se situe là justement ! Il nous faut travailler, continuer de prier pour eux et de témoigner auprès d’eux pour que la sagesse de Dieu devienne petit à petit (ou rapidement !) familière pour eux, jusqu’à ce qu’ils comprennent et l’acceptent dans leur vie comme une évidence.

A partir du verset 12, il devient évident de qui est vraiment évoqué derrière cette « sagesse » qui en arrive à présenter ses qualités et sa valeur. Seule une personne divine a le droit de faire ainsi (versets 12, 14, 15). Il s’agit évidemment de Jésus-Christ.

On retrouve dès 8.22 un passage qui peut faire penser à Jean chapitre 1. On y voit Jésus avant son incarnation sur notre terre.

L’Éternel me possédait au commencement de son activité, Avant ses œuvres les plus anciennes. J’ai été établie depuis l’éternité, Dès le commencement, avant l’origine de la terre. J’ai été enfantée quand il n’y avait point d’abîmes, Point de sources chargées d’eaux ; Avant que les montagnes soient établies, Avant les collines j’ai été enfantée ; Il n’avait encore fait ni la terre, ni les campagnes, Ni le premier grain de la poussière du monde. Lorsqu’il disposa les cieux, j’étais là ; Lorsqu’il traça un cercle à la surface de l’abîme, Lorsqu’il fixa les nuages en haut, Et que les sources de l’abîme jaillirent avec force, Lorsqu’il donna une limite à la mer, Pour que les eaux n’en franchissent pas les bords, Lorsqu’il traça les fondements de la terre, J’étais à l’œuvre auprès de lui, Et je faisais de jour en jour ses délices, Jouant devant lui tout le temps, Jouant sur la surface de sa terre, Et trouvant mes délices parmi les êtres humains. Et maintenant, mes fils, écoutez-moi ; Heureux ceux qui observent mes voies ! Écoutez l’instruction, et devenez sages, Ne la négligez pas. Heureux l’homme qui m’écoute, Qui veille de jour en jour à mon seuil, Qui monte la garde près des montants de mes portes ! Car celui qui me trouve a trouvé la vie Et obtient la faveur de l’Éternel. Mais celui qui pèche contre moi nuit à son âme ; Tous ceux qui me haïssent aiment la mort.

La Sagesse a bâti sa maison, Elle a taillé ses sept colonnes. Elle a égorgé une bête, mêlé son vin Et dressé sa table. Elle a envoyé ses servantes, elle crie Sur les points culminants des hauteurs de la ville : Quiconque est stupide, qu’il fasse un détour par ici ! A celui qui est dépourvu de sens, elle dit : Venez, mangez de mon pain Et buvez du vin que j’ai mêlé ; Abandonnez la stupidité et vous vivrez, Dirigez-vous dans la voie de l’intelligence ! Celui qui corrige le moqueur s’attire le dédain, Et celui qui reprend le méchant reçoit un outrage. Ne reprends pas le moqueur, de crainte qu’il ne te haïsse ; Reprends le sage, et il t’aimera. Donne au sage, et il deviendra plus sage ; Donne la connaissance au juste, et il augmentera son savoir. Le début de la sagesse, c’est la crainte de l’Éternel ; Et la connaissance des saints, c’est l’intelligence. Car par moi, tes jours se multiplieront, Et les années de ta vie s’augmenteront. Si tu es sage, tu es sage pour toi ; Si tu es moqueur, tu en porteras toi seul (les conséquences) . La femme insensée est bruyante, Stupide et n’y connaissant rien. Elle s’assied à l’entrée de sa maison, Sur un siège, dans les hauteurs de la ville, Pour crier aux passants, Qui vont droit leur chemin : Quiconque est stupide, qu’il fasse un détour par ici ! A celui qui est dépourvu de sens, elle dit : Les eaux dérobées sont douces, Et le pain qui est caché est agréable ! Et il ne reconnaît pas que là sont les défunts, Et que ses invités sont dans les vallées du séjour des morts.

Je vous invite à lire et relire ce passage en considérant bien qui est cette sagesse personnifiée. Ce passage fait partie de ces pépites de la Parole, qui lèvent un coin du voile sur le processus de création, sur la personnalité de notre Dieu, sa gloire éternelle. Amen.

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